mercredi 17 juillet 2013

Le cimetière des éléphants

Dans un épisode de Sex and The City (oui, je me refais les SATC de bout en bout, and I like that, merci beaucoup), dont je ne sais même plus maintenant les tenants et les aboutissants, l'expression valley of lost men m'avait beaucoup plu. 
J'ai toujours cette nette impression que le chromosome Y est un catalyseur anti communication, qu'il me manque cette saleté de décodeur
Je ne suis pas la seule à essayer de comprendre, ou à rester là les bras ballants, pendant que la chasse au mammouth bat son plein, que l'homme part au Guatemala en oubliant son téléphone portable, part soigner son canari en Malaisie (les meilleures cliniques, paraît il) ou courir la gueuse dans un autre quartier (moins glam' mais néanmoins bien plus probable). 
Un jour on reçoit plein de gentils messages avec des guirlandes de fleurs. Un jour ce sont des messages qui n'ont pas d'utilité intrinsèque. Un autre ce sont des messages envoyés par les neurones dont il dispose entre les jambes. J'aime particulièrement ce fiancé, qui, dans un souci de transparence, envoie un message pour dire coucou je passe l'aspirateur. Magnifique. Moi je suis en train de m'épiler pis après j'ai atelier macramé. Et dans la foulée, la vague de chaleur aidant, l'homme se sent pousser des hormones (oui moi j'appelle ça des hormones) qui lui donnent envie de grimper au rideau. Dans la foulée de je passe l'aspirateur, j'ai donc droit à j'ai envie de te prendre sur le canapé. C'est flatteur, certes, mais s'cusez moi, j'ai du louper trois chapitres, il me manque ce qu'on appelle communément une transition, et, non, passer l'aspirateur n'est pas considéré comme une forme de préliminaires, même si ça peut être très sexy un homme qui fait le ménage (mais ça marche mieux en version nu avec un plumeau qu'en survêt et pourvu d'un aspirateur). 
J'ai aussi sous le coude le modèle qui m'explique par le menu son planning de déplacements pro pour les trois prochaines années en râlant (je suis contente d'avoir des nouvelles pourtant) mais qui ne sait toujours pas que je me suis pété le pied, par exemple, parce qu'il a eu 2/20 au cours d'empathie et que son quotient émotionnel est en phase d'étude par un groupe de chercheurs brillants (Dans un très bel opus intitulé Discussion sur l'absence de quotient émotionnel sur le mâle adulte).
J'ai évidemment le modèle qui envoie trois textos par minute, puis seulement deux, puis un demi, puis qui doit avoir mal au pouce, parce qu'il texte plus du tout, sans doute parce qu'on capte mal, dans le Pacifique, depuis le ventre d'une baleine. 
Je finis donc par m'interroger sur l'existence d'un cimetière de chéris perdus. On sait pas bien si c'est un mythe ou une réalité, mais on a bien ce sentiment que l'homme est allé se cacher pour soigner ses blessures ou courir la gueuse ailleurs mais quoi qu'il en soit, a plus. 
Jusqu'au jour où des ethnologues découvriront une immense garçonnière où paissent paisiblement les fiancés perdus qu'on croyait ensevelis sous une pile de dossiers ou bouffés par des plantes carnivores. Ils trouveront probablement ceux qui nous gardent sur le banc de touche (sex friend mode), ceux qui s'emmerdent (tiens si j'envoyais un message qui sert à rien) et ceux qui se cachent derrière une feuille de bananier. 
Mais pour l'instant, ce cimetière reste un mythe. Par contre le fiancé qui se volatilise dans la nature, lui, il fait bien partie de nos réalités. 

2 commentaires:

  1. J'ai un autre modèle : celui qui passe la soirée sur Skype à me raconter sa partie du dernier jeu vidéo auquel il joue, puis qui, au bout d'une heure, décrète tristement "Bon, j'vais aller me coucher, là. J'avais bien envie d'un moment câlin, ce soir, mais visiblement, t'es très occupée à jouer". oO
    NB : c'est le meme que "coucou, je passe l'aspirateur". T'auras deviné, hin :p

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    1. On va faire une commande groupée de décodeurs je crois...

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