vendredi 23 mai 2014

Laisser aller

It's never easy to let someone go, but sometimes you need to
Le titre de ce très joli article de Thought Catalog parle pour lui même. Je continue à me heurter à moi, à ma vie, à mes souvenirs, à tout ce qui me rattache à l'ex amant.
Lui aussi, de son côté.
Difficile de faire une petite place pour autre chose quand j'ai envie de tendre la main vers mon téléphone et d'entendre le son de sa voix. C'est comme si tout à coup le téléphone était brûlant, qu'il hurlait mon nom... Je vérifie mes emails, je voudrais écrire, je voudrais répondre tout de suite quand je reçois un message. Je me contiens.

Ce laisser aller là est bien différent du lâcher prise d'il y a quelques mois. Je ricane en lisant. La vie est faite de circonvolutions qui me déposent parfois si près de là où je pensais ne plus jamais remettre un peton, et pourtant. Ce n'est pas moi qui joue, c'est la vie qui joue, et j'attends, fidèle petit pion, de savoir sur quelle case je vais atterrir au tour suivant ?

C'est dur mais je sais que c'est bien mieux comme ça. Toute cette petite routine volée en éclats. L'envie de replonger, maintenant, parfois, aussi. C'est cyclique, je crois.
Parfois ça va très bien, et j'arrive à avancer sereinement. Et parfois, un détail me renvoie en un éclair l'envie de me nicher dans son cou, d'entendre son rire, de caresser sa peau.

Quitter quelqu'un ? Difficile. Se prendre l'inconnu dans les dents, claquer une porte et avancer sur la corde raide. 
Quitter quelqu'un que l'on aime profondément ? Pire encore, car le quitter malgré tout. Le quitter parce que tout ça est impossible. On s'était dit calmement qu'on n'en n'arriverait pas là, qu'on vivrait sans passion, seulement les bons moments et les soupirs sous les draps. Et puis un jour, on lève le voile, et on se prend les pieds dedans.
Pas d'attachement ? Pas possible. L'être humain est ainsi fait qu'il s'attache, ne serait ce que par tendresse, et sinon on parle d'un psychopathe patenté que rien n'atteindrait de toute façon. Alors que là, je me sens bien atteinte par le truc, ouais.

Du statut d'amant à celui d'ami, il n'y a qu'un pas, que nous avions déjà franchi alors, étant à la fois amant et ami.
Aujourd'hui, rayer l'une des deux mentions ci dessus. Difficile, le crayon hésite, le cœur s'emballe, je ne sais pas, je ne sais plus, est ce que j'ai vraiment envie de faire ça ?

Pourtant, pourtant, chaque jour qui passe calme doucement les ardeurs, les envies, la douleur. Je regarde mon téléphone, il n'appelle pas, je n'appelle pas non plus, pas tout de suite, c'est trop tôt, mais j'ai ce besoin impérieux de savoir qu'il est là, tout près, si j'ai besoin, si j'ai envie. Savoir qu'à portée de téléphone, à portée de main parisienne, il reste là. Non pas dévoué à mon portrait, prêt à se trancher les veines, non, mais que je pourrai l'appeler si j'ai un cadavre à enterrer un soir de pleine lune. Et quand le temps aura pansé nos blessures, devenir amis, enfin. Et rire, rire de ce chemin parcouru et des embûches de la vie. 

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