vendredi 18 avril 2014

Leap of faith

Je suis une petite fille morte de trouille qui vient de demander à retirer les petites roues de son vélo, avec la peur viscérale de se vautrer, et qui pourtant veut y aller. 
Je suis une petite fille morte de trouille qui sait exactement ce qu'elle vient de perdre en le demandant, et qui a peur du noir, aussi. 
Je suis une petite fille morte de trouille, qui pleure dans le noir, la fin de cette douceur hors du temps. 

Je sais, je sais bien que ça ne pourrait pas durer éternellement, je sais, je suis celle qui l'a voulu, qui l'a réclamé, et j'ai mal. Si mal. 

Je suis une petite fille qui a peur de se tromper, peur du vide, peur des araignées, peur d'être seule. Mais je ne peux pas éternellement compter sur mes petites roulettes. C'est confortable, c'est rassurant, mais impossible, vraiment. 

Je me retrouve toute seule avec l'impression que le monde vient s’écrouler, parce que j'ai moi même mis un coup de pied dans mon château de sable. Est ce qu'on peut trouver le sens de la vie dans le fond d'un paquet de chamallows ? 

J'avance la peur au ventre, qui me serre, que je sens, qui fait monter en moi des torrents de larmes et j’espère, j’espère que je ne suis pas en train de faire une boulette mais j'avance, j'avance, j'ai envie d'y croire, j'y crois. 

Je viens de détruire un équilibre instable, fragile, distordu et malgré tout un équilibre, fait de douceur, de petits moments hors du temps, d'igloos, de chuchotements et plus encore.

Combien de temps comptais je rester la maîtresse d'un homme marié ? 
Au petit jeu du plaisir, un épanouissement obtenu haut la main. Mais quoi, quelques heures par semaine ? 
Au petit matin, une gueule de bois monumentale qu'il me faut affronter pour avancer. Tout autour de moi me ramène là. Tous ces moments passés, tous ces fous rire, toute cette douceur, nos échanges, un partage qui se referme comme une porte qui claque. Et maintenant, le silence. Mon téléphone, muet. Ma boîte de réception, vide. Un creux, un manque en forme de rien, que le temps effacera. Une époque révolue à poser sur une étagère, pour sourire plus tard, et pour l'instant, serrer les dents. Et avancer. 

Ce que me réserve la vie, ce soir, demain, je n'en ai aucune idée. Je fais le grand saut.

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