mardi 25 février 2014

The crush has crashed

Étrange, la vie. Une page qui se tourne, si vite qu'à relire les gribouillis dans mes carnets Moleskine qui traînent partout dans ma vie, dans mon appartement, mon sac à main, j'ai l'impression soudaine que c'est une autre qui les a écrits. 

La semaine dernière j'écrivais ça. 
Une étoile filante une passante un courant d’air, voilà ce que ce je fus. Je n'ai fait que passer, je suis repartie sur la pointe des pieds loin de ta vie avant que la poussière n’ait eu le temps de se poser sur le bois laqué de ton piano. Tu m’auras vite oubliée, j’aurai été la good girl un peu perdue dans ton salon, un petit courant d’air de calme au milieu du tourbillon de ta vie, une étrangeté en somme. Je ne peux pas m’empêcher de penser, je ne peux pas m’empêcher de penser à ça, c’est comme si j'avais été sur une corde raide, une via ferrata, et j’avance mais je sens les gravillons sous mes pieds j’avance je regarde dans le vide je suis tétanisée j’avance quand même. J’ai un creux dans le ventre, un creux qui se dessine autour de toi, comme si la marque de ta tête contre mon corps tout à coup me brûlait les tripes par son absence cruelle absence. Je me recroqueville sur moi-même, je me recroqueville autour de mon ventre, autour d’un creux, d’un manque, d’un manque de toi, comme si on m’avait arraché un morceau de chair j’ai mal. J’ai envie de hurler, d’hurler jusqu’à n’en plus pouvoir rien faire envie de rester là tant pis s’il pleut, tant pis j’ai mal je me sens déchirée j’en ai la tête qui tourne j’ai envie de hurler.
Aujourd'hui, je hausse un sourcil interrogateur. Je ne ressens déjà plus ce manque. La junkie se sera vite remise de cette parenthèse là. 
Aujourd'hui, je porte un regard clinique sur cette parenthèse. Aujourd'hui je sais ce que j'ai toujours su, intimement, sans vouloir me l'avouer : deux mondes, le sien, le mien, se sont croisés par une étrangeté de la vie et voguent maintenant à nouveau aux antipodes l'un de l'autre. La rancoeur, maintenant ? Non. Ce serait trop intense encore. L'indifférence ? Pas encore. Quelque chose entre les deux, pourtant. Qui tient plus du suis ton intuition. Ce gut feeling, qui ne me quittait pas et me titillait, comme un petit caillou dans la chaussure, comme une petite blessure sur laquelle on revient toujours. 
Et aujourd'hui, ça fait si peu et c'est déjà si loin, je souris.
Oubliés, les éclats de cette fin d'ébauche ? Non. 
Mais gravés aussi, les bons moments, la douceur, la passion, cette voix puissante, aussi, qui accompagnait si bien la résonnance d'un piano, mais menaçait de m'entraîner aussi dans une spirale démentielle. 
Gravés aussi, l'espoir, l'optimisme qui malgré tout me façonne, la vie, le soleil, les premiers bourgeons aux arbres dans mon jardin, et la capacité à tenter sa chance encore et encore. 
Un peu plus cabossée ? Peut-être. Un peu plus sage ? Peut-être pas.... 
Je garderai cette histoire là bien au chaud au panthéon de mes souvenirs personnels, avec toutes les autres. Les chouettes, et les moins chouettes aussi. 

Bref ? Ça s'arrose. 
Life goes on. 

2 commentaires:

  1. oui ca s'arrose...un autre prince viendra...

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  2. Oui, si je pouvais éviter l'élevage de crapauds, ce serait pas mal... Sinon, on les bouffera... avec de l'ail et du persil...

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